Télétravail – Comment gérer un manager trop contrôlant ? | Axel Performance

Télétravail – Comment gérer un manager trop contrôlant ?

Selon l'étude Deskeo, menée auprès de 2 736 professionnels, 70% des Français sont actuellement en télétravail. Parmi eux, 89 % n'ont pas l'habitude de travailler à distance et plus de 73% ne disposent pas d'un espace réservé pour le "home office".

Naturellement cette situation représente des difficultés variées pour les professionnels en télétravail, car ils n’ont pas l’habitude de ce mode de travail, ni ne sont dans des conditions idéales.

Certains employeurs considèrent le télétravail comme une aubaine pour créer plus de flexibilité et accroître le bien-être de leurs employés. Quelques collaborateurs apprécient pouvoir travailler de chez eux, car cela permet de gagner du temps et de moins se fatiguer dans les trajets domicile-travail. Mais il y a aussi des collaborateurs qui galèrent dans leurs petits appartements entre le bruit de leurs jeunes enfants, leur époux(se) qui doit aussi travailler, les innombrables télé-conférences imposées et l’espace qui n’est pas du tout approprié pour mettre un bureau.

Reste les effets pervers liés à la sur-connexion ou au sur-contrôle des salariés durant cette période. En général le télétravail est très révélateur de la culture managériale dans certaines entreprises.

Aucun manager n’est parfait. Un manager, qui peut être un très bon manager en présentiel, peut avoir du mal à gérer son équipe à distance. Par exemple, il appelle ses collaborateurs 6 fois par jour par vidéo conférence et organise tous les jours une réunion de 90 minutes pour actualiser l’équipe et pour maintenir la cohésion, tout en ayant une bonne intention, celle de les aider. Pourtant, sans se rendre compte, il fait plus de mal que de bien à son équipe. Il est possible aussi qu’il ait un vrai problème de confiance.

Comment réagir, si vous avez la sensation que votre manager vous contrôle, car il ne vous fait pas confiance ? Ou si le manager et vos collègues vous demandent sans cesse de leur répondre avec rapidité, ce qui ne vous permet pas de vous concentrer sur une tâche ? Si vous êtes en burn-out entre les demandes de votre famille et celles de vos collègues de travail, il est temps d’avoir des conversations cruciales concernant vos limites, tout en gardant un esprit de bienveillance.

1. Maîtrisez vos émotions

Des émotions en surplus représentent un frein important à l’efficacité de votre conversation. Nous sommes souvent en colère, effrayé, blessé ou sur la défensive au moment de démarrer une conversation. C’est surprenant de voir que nos émotions sont moins liées au comportement de l’autre personne, qu’à nous-même et ce que nous nous racontons comme histoire à propos de l’autre.

Par exemple, dans le cas où nous sommes face à un manager contrôlant, nous nous racontons des histoires de gentils et méchants : le manager nous met dans tous nos états avec son obsession de tout devoir contrôler. Nous sommes ici le gentil et lui le méchant. De cette façon, nous refusons de prendre responsabilité pour le problème qui nous concerne.

Mais attention, c’est vous qui avez jugé sa conduite de « contrôlant ». Ce n’est qu’une interprétation de votre part. Peut-être a-t-il des raisons d’agir ainsi que vous pourriez comprendre ? Pourquoi se conduirait-il ainsi ?
Avec un peu de recul, nous pouvons faire la part des choses, des pensées qui nous envahissent et nous rendre compte que nos émotions ne sont que le fruit d’une vilaine histoire que nous nous sommes raconté. Peut-être pense-t-il bien faire, il veut aider, soutenir ou montrer que lui aussi travaille… ?

L’esprit ainsi un peu apaisé, nous voilà désormais plus à même de dire ce que nous pensons.

2. Rassemblez les faits.

Ne commencez pas une conversation cruciale avec votre conclusion. Au lieu de cela, partagez les faits et les circonstances qui vous ont amené à cette conclusion. Exposez vos données. Expliquez la logique que vous avez utilisé pour en arriver là. Rassembler les faits est un exercice obligatoire pour tenir une conversation saine. Si vous pensez « Nicolas est complètement incapable de gérer les gens, il ne peut s’empêcher de tout contrôler », alors vous lui devez de construire votre argumentation sur une base factuelle, avec patience et respect. Vous devez aussi être prêt à l’écouter, à être curieux.

Soyez curieux

Au lieu de porter un jugement sur l’autre personne, l’attitude la plus importante à adopter lors d’une conversation cruciale est un mélange de confiance et de curiosité. Je me dois d’avoir réfléchi et pensé à mon positionnement de manière suffisante, pour avoir assez confiance qu’il a du mérite. Et je dois avoir assez d’humilité pour être intéressé par tout fait ou logique qui viendraient changer ma conclusion. Beaucoup de personnes dressent une barrière devant la curiosité parce qu’ils pensent qu’être curieux va les affaiblir. En réalité, c’est l’effet contraire. Cela vous rend plus persuasif. Dean Rusk a dit « La meilleure façon de persuader quelqu’un, c’est en utilisant vos oreilles, en écoutant ». Quand vous écoutez attentivement et sincèrement, les autres ressentent moins le besoin de vous opposer.

Commencez par les faits et terminez par une question

Maintenant que vous avez préparé tous les faits, vous pouvez commencer votre conversation avec ceux-ci et en ajoutant ce que cela implique pour vous, ce qui va vous permettre de révéler vos inquiétudes. Vous pourriez dire quelque chose comme : « Nicolas, j’ai remarqué que tu m’avais appelé 6 fois par jour pendant les trois dernières semaines. Cela m’inquiète et je me demande s’il y a un problème de confiance en moi ou s’il y a autre chose. S’il y a quelque chose j’aimerais comprendre. Qu’en est-il ? »

Ecoutez bien ce que votre manager a à dire et posez des questions additionnelles pour vous assurer que vous avez bien compris, toujours en gardant un esprit de curiosité. Votre objectif est de comprendre pour améliorer votre relation professionnelle avec votre manager.

N’oubliez pas de terminer la conversation avec des actions concrètes, sinon, vous risquez que la situation ne se reproduise. Donc la dernière étape consiste à définir un plan d’action pour déterminer la manière dont vous allez garder le contact, ainsi que la fréquence. Expliquez à votre manager quel support est adapté et comment vous souhaitez travailler avec lui. Mettez-vous d’accord pour que cela fonctionne pour vous deux et que chacun respecte cet accord.

Il est normal d’avoir quelques appréhensions avant une conversation difficile, d’être préoccupé par ce que vous allez dire, parce que cela va peut-être impacter votre relation avec la personne. Mais il est essentiel de bien déterminer vos objectifs, vos suppositions et vos pensées. 60 % d’une conversation cruciale relève de la préparation mentale, du cœur et de l’instinct, et 40 % de le dire correctement.

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Par Dagmar Doring-Riva, Master Trainer VitalSmarts France

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