Extrait n°7 du livre Crucial Accountability | Axel Performance

Crucial accountability

15 août 2019

Extrait n°7 du livre Crucial Accountability

Parution en Septembre 2019

Motiver n’est pas affaire de pouvoir

Quand quelqu’un, délibérément et en toute connaissance de cause, ne répond pas à une attente, ne tient pas un engagement ou se comporte d’une manière qui déçoit, le premier réflexe est souvent d’en vouloir à la personne.

Souvenez-vous de ce petit ami de la fac qui vous a laissée en plan alors que vous pensiez qu’il viendrait vous chercher pour vous accompagner à une soirée. Il n’avait pas oublié, il n’était pas tombé malade et n’avait pas eu d’empêchement de dernière minute. Il n’avait simplement pas osé vous dire qu’il préférait escorter l’espèce de blondasse, tout juste arrivée de Californie dans le cadre d’un échange international.

Nous avons tous rencontré au cours de notre vie des mufles ou des lâches qui nous ont laissé miroiter des choses mais n’ont pas tenu leurs promesses. Puisque les autres se comportent ainsi avec nous, ne tiennent pas à nous, ne s’intéressent pas à nous, ne se mettent pas à notre place, pourquoi devrions-nous, nous, agir différemment. Qu’en pensez-vous ?

Motiver avec un grand M

Quand nous voulons que quelque chose change, notre volonté de motiver les personnes est souvent si forte que nous sortons la grosse artillerie. Motiver avec un grand M revient souvent à faire un beau discours dans l’espoir qu’il fasse son petit effet. Ou encore à manœuvrer finement (pour ne pas dire manipuler la personne) afin qu’elle fasse ce que nous souhaitons. Et pourquoi pas employer l’arme de notre si puissant pouvoir ?

Motiver quelqu’un à se comporter d’une manière différente se résume à changer sa perception du lot de conséquences engendrées par le nouveau comportement.

Évoquer les conséquences naturelles

Les as de l’Accountability parviennent à influencer les comportements des autres en agissant sur leur état d’esprit. Alors qu’ils pourraient se contenter de faire usage de leur pouvoir ou mettre une carotte sous le nez des personnes qu’ils souhaitent motiver, nos as savent qu’il existe d’autres facteurs de motivations personnelles, sociales et structurelles.

Ces facteurs sont l’évocation des conséquences naturelles associées à un comportement. Par exemple, si vous fumez plus d’un paquet de cigarette par jour depuis de longues années, vous êtes susceptible d’avoir une maladie pulmonaire. C’est une conséquence naturelle. Si vous ne respectez pas les engagements pris envers votre supérieur, celui-ci risque de douter de la confiance qu’il peut vous accorder et de votre professionnalisme. Il s’agit à nouveau d’une conséquence naturelle. Si vous trompez votre femme, elle peut décider de vous quitter. A nouveau conséquence naturelle.

Toutes nos actions peuvent entraîner une chaine d’événements résultant naturellement des choix qui ont été les nôtres, sans que cela ne dépende d’interventions extérieures, d’intimidations ou de mesures répressives. Mais certaines de ces conséquences vont avoir plus d’effets que d’autres, cela serait trop beau si la simple évocation d’une conséquence naturelle avait forcément la capacité de toucher une personne.

Ne pas présenter les conséquences comme des menaces

La frontière entre évoquer des conséquences naturelles et chercher à intimider quelqu’un peut paraître relativement mince. La différence essentielle réside dans les intentions qui guident l’échange. Si vous prenez un malin plaisir à envisager le pire, alors vous êtes plutôt dans l’intimidation. Avec de bonnes intentions, il est possible de chercher à résoudre une situation d’une manière qui puisse convenir aux deux parties. Sans bonnes intentions, l’échange risque de tourner court ou de tourner au vinaigre et les efforts pour engager et responsabiliser se révéler infructueux.

Qu’en est-il lorsque nos intentions sont louables mais que nos propos résonnent dans la tête de l’autre comme une menace ? Certaines des conséquences que nous évoquons peuvent être mal interprétées, comme en témoigne l’exemple qui suit : « Si tu ne tiens pas tes engagements concernant le délai, nous envisagerons de te confier des missions moins importantes, car nous ne pouvons pas courir le risque de mécontenter le client. » Conséquence naturelle ou menace ?

Si à cause d’expériences passées, un interlocuteur s’inquiète de vos propos, même vos meilleurs arguments donneront peut-être l’impression d’être utilisés à des fins manipulatoires. C’est pourquoi, le maitre mot de la réussite est de créer la sécurité : observer les signes de nervosité, rappeler la bienveillance de vos intentions et l’objectif mutuel que vous cherchez à atteindre, demander à l’autre son point de vue et l’écouter.

Il est important de prêter une oreille attentive à la façon dont votre interlocuteur reçoit les arguments avancés. Il dispose peut-être d’éléments que vous ignorez et ses réponses peuvent modifier votre vision des choses. Qui sait, peut-être que vous finirez par vous ranger à ses côtés et reconnaître que son comportement actuel fait sens.

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