Et après … quel monde pour demain ? | Axel Performance

Et après … quel monde pour demain ?

Beaucoup de conversations sur les réseaux sociaux font état de la crise sanitaire, ce qui a été fait, ce qu’il faut faire et surtout ce qu’il faudra faire à l’avenir. De nombreux internautes se projettent dans le futur avec un désir intense de faire évoluer le monde. Les ‘post’ se suivent et se ressemblent, nous souhaitons tous un monde différent, plus juste et équilibré : une planète plus propre, un système économique plus humain, une consommation plus responsable, un resserrement des liens familiaux, une vie qui ait du sens, bref, une planète idéale.

Nos voisins du monde entier sont optimistes quant aux changements qui peuvent se produire à cause ou grâce à cette crise. L’édition du Courrier International ¹ met en avant cette réflexion. Ces personnes sont unies autour d’une même idée : l’espoir d’un jour meilleur.

Un philosophe italien² se projette en 2040. La crise du covid-19 aura permis une réorganisation des forces politiques. Ces dernières se seront réveillées et auront à cœur d’aborder tous les sujets en tension de ces trente dernières années : le chômage, la précarité endémique, la protection des travailleurs, les obligations fiscales des entreprises, etc. Cette crise aura amené une prise de conscience et une reconnaissance des retards, des erreurs et des impuissances de la part des gouvernements précédents.

Un romancier et ³ partage sa vision des choses : tout peut changer mais pas nécessairement en mal. Ce n’est pas l’action de l’Homme qui nous fait vivre, mais c’est la capacité qu’a la nature à se régénérer, grâce à un mécanisme inné et spontané pour maintenir ou rétablir un certain équilibre. Nous pouvons être les acteurs des changements, si nous ne succombons pas à nos peurs, cette fragilité peut être utilisée comme un atout.

Un économiste tchèqueª propose de profiter de ce temps pour prendre une pause et voir le bon côté des choses. Revenir aux plaisirs simples de la vie : retrouver un rythme qui nous est propre, avoir le temps de cuisiner et de discuter, prendre du temps pour soi-même. Ce temps d’arrêt nous permettra de faire des économies, de nous rendre compte de ce qui est vraiment important pour chacun de nous, l’air d’habitude si pollué aura un temps pour respirer, nous pourrons (re)devenir solidaires et nous pousser à une réflexion intérieure.

Une journaliste économique britanniqueº pointe du doigt la mondialisation. Cette crise accentue les failles et faiblesses de ce modèle et entraîne une remise en cause profonde. Les comportements adoptés aujourd’hui, pour s’enrichir, vont certainement changer quand tout le monde se sera rendu compte que ce process certes peu coûteux et efficace, a atteint ses limites. Il faudra revenir vers un modèle plus localisé de production des biens.

En Argentine, une journaliste∗ se base sur un constat : la déforestation entraîne l’apparition de virus, que ce soit en Asie du Sud-Est, en passant par l’Afrique, et ce jusqu’en Amérique latine. De nombreux scientifiques ont démontré ce fait, il faut arrêter de détruire nos écosystèmes. Nous devons être conscient que nous faisons partie du système et que tout changement dans la nature, a des conséquences sur l’Homme.

Les bonnes intentions, les longues promesses et beaux textes, vont-ils porter leur fruit une fois sorti de la crise ?

Nous avons tous vu un film ou lu un livre qui nous a profondément marqué. L’histoire racontée nous a tellement bouleversé, interloqué et désarçonné que nous ne ressentons qu’un seul besoin : changer quelque chose. Mais ne vous est-il pas aussi arrivé, une heure ou un jour après d’avoir complètement oublié ce besoin, comme s’il n’avait jamais existé ?

Aujourd’hui, le fait marquant pour tous, c’est la crise sanitaire mondiale. Nous ressentons un besoin de dire stop et de faire évoluer les modes de fonctionnement de nos sociétés. Depuis le début du confinement, nous nous sommes tous déjà dit au moins une fois : « ce ne sera plus comme avant, après la crise, je ferai différemment ». Profitons de cette ‘pause forcée’ pour nous poser les bonnes questions : revenir à l’essentiel, nous introspecter.

Nous avons des résolutions, mais est-ce suffisant ? Pour ne pas succomber à nos bonnes vieilles habitudes, soyons dynamiques. Ne restons pas dans le déni, en nous disant « c’est aux autres de changer, ça se fera tout seul pour moi ».

Utilisez ce temps de confinement pour développer de nouvelles habitudes. Une habitude c’est une activité (mentale ou physique) qui a démarré par un choix et qui s’est ensuite transformée en automatisme. Quand quelque chose devient automatique, nous ne nous posons plus de questions, nous le faisons.

Pour vous aider à identifier et mettre en place de nouvelles habitudes, prenez une feuille blanche et faites un tableau avec trois colonnes :

ce que vous constatez au quotidien : identifier un moment réconfortant, un sommeil réparateur, un bon appétit, moins de stress, une sensation de bien-être général, etc.
ce pour quoi vous avez plus de temps : jouer avec vos enfants, avoir une conversation plus longue avec votre conjoint, appeler vos amis, lire, cuisiner, jardiner, écouter de la musique, etc.
ce que vous allez mettre en place après le confinement, pour continuer à faire ce que vous venez d’identifier, et qui deviendra vos nouvelles bonnes habitudes. Essayez d’en garder une ou deux, et voyez ce que vous devez adapter dans votre vie quotidienne pour les rendre faisable.

Gardez à l’esprit votre but

changer quelque chose pour redevenir ou continuer à être heureux et vivre mieux !

Pensez à mettre ce tableau dans un endroit visible, pour que vous puissiez vous en souvenir.

Une nouvelle habitude ne se met pas en place sans effort, cela nécessite de la répétition. Il faut aussi comprendre comment se forme une habitude, déterminer les éléments qui la composent, pour pouvoir les changer ensuite. Toute habitude comporte un signal (l’élément déclencheur d’une habitude), une routine (le comportement adopté) et une récompense (ce qui va déterminer si nous allons retenir ce comportement ou pas). Le livre de Charles Duhigg « Le Pouvoir des Habitudes » permet de mieux comprendre ce fonctionnement et nous inspire pour bousculer nos habitudes et ainsi améliorer notre vie.

Alors à vos stylos, que souhaitez-vous changer ?

 

1 : N°1534 du 26 mars au 1er avril 2020, dossier à la une « Repenser le monde »

2 : Massimo Cacciari

3 : William Ospina

a : Tomas Sedlacek

0 : Kate Andrews

*  : Marina Aizen

Par Myriam Pauta, VitalSmarts France

 

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